mardi 24 février 2009

Ça bouge

Une émission de la RTBF de la semaine passée sur les paradis fiscaux et la crise : http://www.rtbf.be/info/questionsalaune

Cliquez sur l’émission du 18/2 et visionnez.

Si la partie sur les paradis fiscaux vous paraît intéressante, c’est (un peu) parce que 3 des personnes interrogées ont été suggérées par Attac.


Les paradis fiscaux en ligne de mire des européens http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/18566871


Le Vatican demande une fermeture des paradis (fiscaux) : http://economictimes.indiatimes.com/opinions/4172245.cms
Avec une encyclique prévue en mars!

jeudi 8 janvier 2009

Billet d'humeur de Vlady: "Toute la vérité sur Fortis"

Sale temps pour les mouches ! Le capitalisme sauvage et débridé n ' en finit pas de faire des victimes . C ' est ainsi que Fortis , après un sauvetage à la sauvette , se retrouve sur la ligne de départ : les petits épargnants n ' ont pas aimé être plumés , et encore moins mis devant un fait accompli quant à la destination finale de leur banque . La justice leur donne raison , il faut reconsidérer l ' avenir de cette institution de façon claire et démocratique , seuls les actionnaires peuvent décider de leur avenir .

Mais le gouvernement ne l ' entend pas de cette oreille et cherche une parade . Pourquoi ??
La réponse se trouve peut - être dans le dernier numéro du Monde Diplomatique . En voici un résumé .

Avant toute chose il faut rappeler la genèse du groupe Fortis . Au début il y avait la Société Générale de Banque , vieille dame plus que centenaire dans le paysage financier belge et leader dans ce domaine . Il y avait également la CGER , autre vieille dame , mais publique elle . Celle - ci fonctionnait parfaitement à la grande satisfaction des petits épargnants belges ( personne n ' a oublié son " livret d ' épargne ") et des PME qui trouvaient à se financer auprès d ' un organisme sérieux et fiable . Mais voilà , la mondialisation , voulue et provoquée par nos élites politiques , est passée par là !!! C ' est ainsi que , pour des raisons officielles de budget étriqué , le gouvernement vendit "notre caisse d ' épargne" à un nouveau groupe belgo - néerlandais constitué de la SGB sus - nommée et de banques bataves .

La religion libérale dominante prétendait que l ' avenir était dans le regroupement , big is beautiful , n ' est - il pas ??. C ' est ainsi que nos entreprises se lancèrent gaillardement à l ' assaut des marchés mondiaux , avec la bénédiction de nos autorités . Mais en réalité , la plupart d ' entre elles ont été avalées par de plus gros poissons qu ' elles . Beaucoup d 'entreprises ont été , soit cédées à un prix d ' ami à leurs concurrents , soit abandonnées à un triste sort , tel que la faillite . Commentaire de Jean - Luc Dehaene ( ancien responsable (sic) du MOC flamand ): " il faut accepter les lois du marché " . Je ne m ' étendrai pas sur la longue liste de cadavres oubliés , ou de bijoux de famille confisqué par nos voisins , les travailleurs s ' en souviennent encore .

Mais revenons à nos moutons , ou plutôt à l ' article du journal qui fut à l ' origine du mouvement Attac.
Cet article s ' intitule : " Un inextricable maquis de filiales " .

En résumé Fortis possède une " prodigieuse cascade de filiales dans les paradis fiscaux " , pas moins de trois cents ( si-si , vous avez bien lu : 300 ) , établissements enregistrés dans les meilleures places off - shore de la planète : Fortis Intertrust ( îles Vierges Britanniques ) , Fortis Investment Management ( îles Caïmans ) , Fortis Commercial Finance ( Luxembourg ) , Fortis Private Wealth Management ( Antilles Néerlandaises ) , Fortis Foreign Fund Service ( Suisse ) ; d ' autres sont plus discrètes d ' appellation : JEB Ltd. ( Libéria ) , Comanche Ltd. ( Bahamas ) , Jasmette Valley Inc. ( Lichtenstein ) , Swilken Holding ( Panama ) , etc..., il y a dix pages pleines comme ça .

Un journal Ecossais , The Sunday Herald de Glasgow , titrait récemment : " Depuis au moins une décennie , les grandes banques ont toutes eu recours aux paradis fiscaux pour créer toute sorte de filiales aux noms confus qui visent à maquiller une partie de leur comptes , à échapper aux contrôles et à drainer des actifs en quantité illimitées " .

Belle morale , voilà des sociétés dont le rôle inavoué est de se soustraire au fisc , mais qui réclament , sans vergogne , d ' être sauvées par les impôts des autres quand elles se trouvent dans le caca .

On connaît la suite : les Etats du Bénélux déversent 11,2 MD. D € d ' argent public ( le nôtre ) afin de " sauver le système ", la semaine qui suit , Fortis est cédé pour 9,4 MD. d ' € à BNP Paribas , bien malade aujourd ' hui . Mais question : à qui appartiennent ces filiales actuellement ?? A BNP Paribas , qui ne désire pas "communiquer " sur ce sujet ?? , aux gros actionnaires , comme le groupe d ' assurance Chinois Ping An ??, aux petits actionnaires ?? , ou aux Etats du Bénélux ??.

La question intéresse pourtant les contribuables belges , néerlandais et luxembourgeois . Elle intéresse également l ' île de Jersey , où Fortis possède une filiale très active , Scaldis Capital Ltd. , Ce fonds d ' investissement de 20.873.885.835 $ ( waouw admirez la précision , ) excelle dans les investissements à haute valeur spéculative . Fortisbusness.com , le site maison n ' indique - t - il pas qu ' il garanti un financement " totalement anonyme : la banque , les avocats , les bureaux de rating sont les seuls à être au courant " . ( trop tard , tout le monde le sait maintenant ) . Le siège se trouve être une vulgaire boîte aux lettres dans un cabinet d ' avocat d ' affaires .

Le ministre néerlandais des finances , Wouter Bos , assure que Fortis est une banque " honnête " et " au - dessus de tout soupçon " " D ' ailleurs , l ' aurait - on sauvé de la faillite si ce n ' était pas le cas ? " !! Vraiment ?? Sa filiale Scaldis n ' a - t - elle pas " omis " d ' intégrer dans le bilan 2007 - et ainsi maquillé - une perte sèche de 500 millions d ' € ?? " C ' est normal pour ce genre de fonds , que nous appelons des # conduits # " a expliqué un porte - parole du groupe .
Conclusion : c ' est normal d ' être malhonnête !!!!!!! Hé ben ! on nage en plein délire !

Mais le meilleur , le voici : dès qu ' elle fut " sauvée " , la direction de Fortis invitait une cinquantaine de courtiers au restaurant Le Louis XV , l ' établissement le plus cher de Monaco , pour une dégustation de caviar à 3.000 € le couvert , c ' est normal pour une banque qui a pour slogan "nous sommes fiers de vous amener plus loin "
Ce serait risible si ce n ' était pas avec de l ' argent public qu ' on se permettrait pareilles largesses .

Ha , oui , c ' est pourquoi encore que le gouvernement belge veut étouffer toute contestation ?, au point de tenter de suborner la justice ? Je recommande aux petits actionnaires de persévérer et d ' exiger toute la lumière sur ce dossier nauséabond .

Cerise sur le gâteau , dernière nouvelle ; un brave gas , propre sur lui , une bouille de papy comme on les adore , tout le monde aimerait l ' avoir comme beau - père , ex - responsable du NASDAQ , Madoff , un nom sentant bon le sable chaud , hé bien , il se révèle être le pire escroc que la Terre ait engendré . Pendant 17 ans , hé oui , il a dépouillé toute une masse de (gros ) gogos crédules , on évoque le chiffre pharaonique de 50 MD de $ . Nombre de banques ont senti le vent du boulet , quand elles n ' ont pas été tout simplement emportées , des oeuvres de ce Machiavel de la finance . Personne n ' a rien vu , ou voulu voir . Même BNP Paribas a pâli , et se trouve bien malade .

" Ils n ' en moururent pas tous , mais tous étaient atteints " .Ah ! Jean de La Fontaine , tu nous manques !!

Alors , le capitalisme , simple péripétie , à qui il faut appliquer ces remèdes ... un peu de transparence, un peu de contrôle , un peu régulation ,, ??? Ou faut - il imaginer et appliquer des règles très strictes , sévèrement encadrées par les pouvoirs publics , d ' où seraient bannies toute spéculation , toutes opérations "pourries" , tous les paradis fiscaux , tout " produit dérivé " ,qui ne servent qu ' à faire des bulles ( papales ?, mais non , je plaisante ) ???? C ' est un véritable choix de société qui s ' impose . Je sais , c ' est une formule éculée , mais qui revêt tout son sens quand on met en parralèle l ' urgence climatique .
On pourrait déjà ressuciter la CGER , ou créer des institutions publiques d ' épargne et de crédit , histoire de moraliser le secteur.

Mais, j ' allais oublier , et la dette belge là - dedans ?? Pour rappel , elle est aux mains des institutions financières belges , or les principales sont maintenant sous perfusion de l ' Etat . Faut - il continuer d ' offrir des dividendes à des organismes qui sont renfloués par notre pognon ?????? Il y a quelques années , un responsables de la BBL avouait que 30 % de leurs bénéfices provenaient des intérêts que notre dette leur offrait , c ' est comme ça que le citoyen belge sponsorise ses banques .
C ' est bizarre , je n ' ai entendu personne en parler ! Je rappelle qu ' un quart de nos impôts - IPP - sert à payer ce service de la dette , comme aime le dire noss Didjé .

La véritable conclusion est là : c ' est le libéralisme capitaliste qui nous tue !!
Défendons - nous !!

Vlady

dimanche 2 novembre 2008

Qu'est-ce qu'un paradis fiscal?

Ces "paradis" ne le sont que pour les sociétés et individus qui souhaitent bénéficier des avantages offerts par ces territoires. Ils y trouvent une série de "services" confidentiels (secret bancaire, opacité sur la nature des donneurs d'ordre...), immunité judiciaire, taxation faible voire nulle des capitaux. Nous n'aborderons pas ici le blanchiment d'argent provenant des divers trafics (drogue, armes, traite humaine...).
Il existe deux types de paradis fiscaux. Ceux qui ne pratiquent pas d'impôt sur le revenu (Monaco par exemple) et ceux qui n'imposent pas ou peu les sociétés de commerce non-résidentes (c'est-à-dire qui ont une activité hors du territoire, une activité dite "off-shore") (Jersey par exemple).
Enfin, il y a les paradis bancaires, bien souvent confondus avec les paradis fiscaux. Ceux-ci ne garantissent que l'anonymat des titulaires de compte notamment par l'usage de pseudonymes. Ces paradis sont surtout utilisés pour soustraire à la vue de l'Etat dont est originaire le titulaire du compte une certaine somme d'argent dont il doit pouvoir disposer sans s'acquitter de taxes, ou avec des taxes moindres (un Belge plaçant de l'argent au Luxembourg par exemple).
Les différentes opportunités offertes par ces Etats et territoires profitent bien entendu aux personnes et sociétés qui ont de l'argent, et donc seraient en mesure de s'acquitter de ces taxes dans leur pays mais ne le font pas pour une raison évidente: gagner encore plus (ou payer encore moins). La somme totale d'argent déposée dans ces paradis n'est donc pas comptabilisée par les Etats où elles devraient l'être, et donc non imposées. Ces sommes non imposées représentent donc un manque à gagner non négligeable pour ces Etats.
Il serait donc bien nécessaire de les combattre sérieusement et non de se contenter de dresser une liste de ces pays et territoires.